Le blog du Réseau des journalistes économiques de Guinée

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Projet fibre optique

 

Le Représentant Résident de la Banque Mondiale en Guinée, Siaka Bakayoko, et le ministre guinéen de l’Economie et des Finances, Kerfalla Yansané, ont signé, le mercredi 29 juin  à Conakry, un accord de don portant sur 34 millions de dollars que la Banque offre à la Guinée dans le cadre de la réalisation du projet régional d’installation d’une fibre optique. La cérémonie de signature de ce don a eu lieu à la fin des travaux de l’atelier de relance des activités des projets financés par la Banque Mondiale en Guinée.

Selon M. Bakayoko, la signature de cet accord de don fait suite à l’approbation par le Conseil d’administration la Banque Mondiale, le 21 juin dernier, pour le financement du câble sous-marin. «L’objectif qui sous-tend le développement du projet en Guinée, dit-il, est l’accroissement de la portée géographique d’un réseau à larges ondes et la réduction des coûts de services de télécommunications sur le territoire de la Guinée».

Le projet, révèle le Représentant-résident de la Banque Mondiale,  s’articulera autour de trois volets: la mise en place d’une infrastructure permettant d’améliorer la connectivité, permettant aussi l’accès de la Guinée au câble sous-marin, ACE; l’instauration de conditions propices pour le développement du secteur dans le cadre d’un partenariat public-privé fondé sur le libre accès. Il vise également au renforcement de capacité de l’ARPT et de support de repositionnement de la Sotelgui dans le marché de la téléphonie mobile en Guinée, la mise en œuvre du projet à travers l’établissement d’une unité de coordination pour le suivi et évaluation.

Une révolution des TICs

«WARCIF Guinée promet un changement profond, voire une révolution du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Le système de câble sous marin pourrait effectivement satisfaire les besoins urgents d’accès à la dorsale internationale à un coût beaucoup moins élevé que celui fourni actuellement par satellite», souligne M. Bakayoko.

Pour lui, la participation de la Guinée au câble ACE réduira sensiblement le prix de connexion à haut débit d’au moins soixante quinze pour cent. Cette opération permettra également d’accroître le taux de pénétration de la téléphonie et le décollage de la pénétration de l’Internet, qui est pratiquement zéro pour cent aujourd’hui en Guinée.

Heureux d’accompagner la Guinée

«Nous restons convaincus que la création d’un meilleur environnement pour le secteur des TICs est utile pour encourager l’investissement privé et promouvoir les petites et moyennes entreprises en Guinée. Un secteur des TICs plus performant et plus fonctionnel jouera sans doute un rôle clef dans la réalisation des objectifs de développement  du pays pour une croissance économique diversifiée, une plus grande compétitivité et un renforcement de la transparence et de la responsabilisation de l’administration publique», estime par ailleurs le Représentant de la Banque Mondiale pour qui cette institution est heureuse d’accompagner la Guinée dans son programme de développement. «Comme vous le savez, explique M. Bakayoko, l’opération proposée s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de réengagement, d’une stratégie préoccupée par la stabilisation de l’économie et de la croissance. L’opération proposée aidera la Guinée à combler les principales lacunes en matière de connectivité et à faire du secteur des TICs un moteur de croissance économique».

Pour terminer, il a émis ce souhait: «J’espère vivement que des dispositions idoines vont être prises rapidement pour une mise en vigueur du projet dans les meilleurs délais afin que la Guinée puisse tirer le maximum de profit du nouveau projet pour un développement et un  renforcement du secteur qui soit bénéfique pour tous les citoyens guinéens. Aussi, et c’est avec plaisir, que je voudrais vous réaffirmer la volonté de la Banque Mondiale à rester à vos côtés pour y parvenir».

Un instrument de lutte contre la pauvreté

Le ministre des Finances a estimé que le représentant résident de la Banque Mondiale a cerné tous les avantages de  ce projet, notamment l’accès facile, rapide et à moindre coût aux communications internes et internationales.  M. Kerfalla Yansané a néanmoins insisté sur les retombées économiques que le projet  peut avoir pour les activités du secteur privé et sur le plan social. Selon lui, il  ne s’agit pas seulement de la croissance, mais aussi et surtout de la lutte contre la pauvreté.  «Lorsque tout le monde a accès aux moyens de télécommunications au moindre coût, c’est un élément puissant de lutte contre la pauvreté», a indiqué le ministre des Finances. Il a fait remarquer que très souvent des personnes vivant dans des maisons délabrées  ont des téléphones cellulaires. Ce qui, à ses yeux, montre que ces personnes ne sont pas isolées. «Notre collègue du Bangladesh a l’habitude de dire que la téléphonie mobile est un puissant instrument de lutte contre la pauvreté», rapporte le ministre des Finances.  «Dans le cadre de Graming Bank, au Bangladesh, non seulement on donnait des crédits aux femmes pauvres, mais également on s’est arrangé pour que ces femmes pauvres aient accès à la téléphonie mobile. Comme ça, les femmes pauvres au marché avaient la possibilité de communiquer avec d’autres personnes, de faire leur markéting, de se déplacer le moins possible et de faire plus de chiffre d’affaires, d’augmenter leurs revenus; donc de lutter contre la pauvreté. C’est pourquoi, je dis que c’est non seulement un élément de conscience mais aussi de lutte contre la pauvreté», ajoute M. Yansané.

La main tendue du ministre

Lequel plaide pour que l’opération que le gouvernement lance soit suivie par les autres acteurs, notamment les acteurs du secteur privé. Et pour cause: «L’accès au câble est cher, mais beaucoup moins cher que le développement du système. Nous avons pu obtenir de la Banque Mondiale ce montant de 34 millions de dollars dans le cadre de ce financement sous-régional. Je m’en réjouis et je remercie non seulement la Banque Mondiale, qui réengage son portefeuille existant en Guinée, mais elle y ajoute un élément nouveau, qui est un élément extrêmement important. Nous souhaitons que tout le monde comprenne l’intérêt qui s’attache à cet élément nouveau qui vient dans le portefeuille de la Banque Mondiale. Et surtout que le secteur privé s’investisse car la Dorsale devait coûter jusqu’à 200 millions de dollars. Et je ne crois pas que le gouvernement puisse se payer aujourd’hui le loisir de payer seul ce montant-là. Donc, nous osons espérer qu’un partenariat public-privé gagnant gagnant peut intervenir pour permettre de boucler ce financement aussi rapidement que possible.»

Beaucoup d’argent à gagner

M. Yansané se dit assuré d’avance qu’il y a des bailleurs de fonds qui seront intéressés, qui ont l’habitude de faire des investissements dans le secteur marchand. Mais il souhaite surtout que le secteur privé guinéen puisse s’investir dans ce projet dans son intérêt car il s’agit, selon lui, d’un projet rentable, profitable. «Ils gagnerons beaucoup d’argent dedans. Nous les encourageons. Si nécessaire, on créera les conditions d’accompagnement qu’il faut. Mais nous les encourageons vivement à s’impliquer dans ce projet avant que d’autres, qui ne sont pas de la Guinée, viennent prendre leur place …

Une fois que la Guinée a accès au câble sous-marin, les pays qui sont à l’intérieur du continent pourront également avoir besoin d’accéder à ce câble par l’intermédiaire de la Guinée. Cela veut dire que nous devenons des intermédiaires, des facilitateurs. Donc, nous exportons cet instrument. Il ne s’agit donc pas d’un investissement à fonds perdus. Il s’agit d’un investissement très rentable.»

Session de rattrapage

«En 2002, nous avions déjà eu l’occasion d’adhérer au câble sous-marin, malheureusement, pour des raisons qui nous sont propres, nous avions à l’époque décidé de ne pas nous associer à ce projet. Presque 10 ans, nous avons une autre occasion de rattraper notre retard et de nous raccorder à un réseau international pour être comme tous les autres.» Conclut le ministre Yansané

Bachir Sylla

In La République  

 

  

 

 

 



29/08/2011
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