La Banque mondiale rouvre ses portes à la Guinée
Quelque 250 millions dollars décaissables
Une délégation de la Banque mondiale, conduite par M. Mouctar Thiam, le responsable des infrastructures, agriculture, environnement et social de cette Institution, a séjourné en Guinée la semaine dernière. C’est pour examiner dans quelles mesures la Banque mondiale pourrait injecter, au moins, 150 millions de dollars, de juin à décembre prochain 2011, dans les projets qui rapportent «des ressources et de l’emploi aux populations». Le montant décaissable par la Guinée à la Banque mondiale est estimé aujourd’hui entre 200 et 250 millions dollars. Selon une annonce faite à Conakry, vendredi 14 janvier, les sanctions infligées à la Guinée seront levées ce lundi ou ce mardi au plus tard. Car depuis le 23 décembre 2008, à la prise du pouvoir la junte militaire, la Banque mondiale avait arrêté de financer des projets en Guinée. Cette mission technique de l’institution financière internationale a eu donc, vendredi 14 janvier, une réunion tout aussi technique avec l’ensemble des départements concernés. Une réunion qui, aux yeux des observateurs, est une sorte d’interrogatoire, afin de comprendre, de fond en comble, et de long en large, les difficultés liées à l’exécution des projets bénéficiant du financement de la Banque mondiale. Sa délégation a déjà manifesté sa volonté d’accompagner la Guinée, en pressant même d’aller vite, et même très vite, pour rattraper le temps perdu. Elle compte pour cela accélérer les investissements, réfléchir sur les problèmes actuels et se pencher sur l’avenir. Il appartient maintenant à la Guinée de saisir l’occasion et sauter sur la manne. Même cet avenir dont parle la mission de la Banque mondiale dépend, surtout, de l’orientation du vent du changement soulevé par le Pr Alpha Condé. Au risque d’aveugler, comme par le passé, ceux qui sont censés lui insuffler la dynamique et les ingrédients qu’il faut. Tout étant priorité en Guinée, l’urgence à un décaissement rapide des fonds pour faire face aux besoins est nécessaire. Cependant, la nature du constat fait sur la Guinée par rapport à certaines avancées au plan du respect des principes de bonne gouvernance et des droits humains, va permettre au portefeuille de la Banque mondiale de faciliter un décaissement rapide en juin ou plus tard en décembre 2011. Selon M. Mouctar Thiam, c’est cela l’objet de cette réunion avec la partie guinéenne. «Si on se donne la main, je pense qu’on arriverait à faire ce décaissement technique rapide», dit-il. En comptant sur la Guinée quant au renforcement des principes démocratiques et à cette impulsion politique qui a ouvert la porte à la 3ème République de la Guinée indépendante.
Zézé Zoumanigui
In La République